Les organismes professionnels
Pour mieux comprendre le tissu industriel français après guerre et les engagements d’Henry Moisand, un petit détour par une description des sociétés et associations professionnelles existantes paraît indispensable :- La Société française de céramique (SFC) avait pour vocation de mutualiser les moyens de recherche et d’innovation pour les entreprises du secteur lesquelles cotisaient en fonction de leur chiffre d’affaires. Située rue de Cronstadt, elle employait une centaine de personnes dans les années 1960. La société, censée travailler pour chacun de ses membres, a connu quelques problèmes de secret industriel, dès lors qu’une recherche diligentée par un de ses membres se trouvait révélée à d’autres.
- L’Institut de céramique française (ICF) éditait des fiches d’analyse après études des publications et brevets sur le plan mondial. Henry en sera le président de 1976 à sa mort.
- La Confédération des industries céramiques (CICF) est une organisation patronale créée en 1870 et regroupant environ 70 acteurs du secteur d’activité. En 2019, elle a notamment renégocié avec les syndicats une évolution des classifications professionnelles et des salaires au sein de la profession. Henry sera vice-président et siègera au bureau exécutif de 1969 à 1982 (date de son décès).
- La « chambre syndicale, organisation patronale, aura Henry pour président de 1969 à 1982.
- L’union faïencière est une « agence de vente et de recouvrement » qui travaille pour toute la profession. Sur le document ci-après datant de 1938, on peut lire les noms des sociétés adhérentes, dont Longchamp. Il s’agit là d’un « relevé de livraison » émis au nom de la Manufacture de Sarreguemines pour un de ses clients à Nogent-le-Rotrou.
Le site de paris-promeneurs indique que le siège de l’union faïencière a été construit en 1894 et présente quelques photos du 12 rue Martel.
Ainsi, en une vingtaine d’années, Henry a pris le contrôle de tous les leviers de la profession de l’industrie faïencière. Il connaissait tout de ses concurrents, des recherches technologiques, de la politique sociale, des relations avec les syndicats, etc.
C’est alors qu’il décida d’élargir encore son cercle d’influence en créant un nouveau comité, les Arts de la Table, qui lui permit de s’assoir aux côtés des grands du luxe, orfèvres, cristalliers, porcelainiers, etc., sans compter ceux qui flattaient les papilles des gastronomes, auxquels il s’adressait par le truchement de la Commanderie des Cordons Bleus !